La biomasse est une source d’énergie renouvelable dont les potentialités sont méconnues et encore peu exploitées à l’échelle de la Guadeloupe, en-dehors de la valorisation énergétique de la bagasse à la Centrale Thermique du Moule. Le développement de la biomasse-énergie constitue un des axes prioritaires de la politique énergétique régionale de la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE). Elle prévoit l’utilisation de la biomasse en priorité en substitution du charbon. Compte tenu de l’importance de la diversité de la production, les membres du Comité de Pilotage Biomasse « Energie », réuni à l’initiative du Conseil Régional, ont collectivement approuvé le besoin de formaliser une stratégie régionale à l’horizon 2020 de gestion et de valorisation de la biomasse.
Le Schéma Régional Biomasse constituera le Plan de Développement de la Biomasse demandé à l’article 203 de la LTECV du 17 août 2015 et sera réalisée d’ici 2019.
La Guadeloupe dispose d’une grande variété de ressources en biomasse parmi lesquelles la bagasse de canne à sucre est sans doute la plus connue. On peut ainsi recenser sur le territoire les ressources suivantes, qui peuvent être classées en trois grandes familles, selon leur origine :
- La biomasse agricole qui regroupe les produits et déchets de l’agriculture : résidus de cultures (pailles de canne, etc.), cultures spécifiquement dédiées à la production d’énergie et effluents d’élevages ; à l’heure actuelle, il n’existe pas en Guadeloupe de cultures à vocation énergétique, mais ce type de ressources fait l’objet de projets de R&D tel le projet Cann’elec qui porte sur les variétés de canne fibreuse dédiées à la production d’énergie ;
- La biomasse bois avec les produits et déchets de la sylviculture et des industries connexes, ainsi que les produits en fin de vie (bois récupéré des déchèteries, déchets du BTP, etc.) ; cette ressource est quasiment inexistante en Guadeloupe où l’exploitation forestière est très peu développée ;
- La biomasse déchet qui comprend les déchets ménagers et industriels fermentescibles : déchets des agro-industries notamment de la filière canne (pailles de canne à sucre, bagasse des sucreries et distilleries agricoles, mélasse du processus sucrier, vinasses de distilleries, etc.), effluents industriels, ordures ménagères et déchets des collectivités (déchets verts, boues de stations d’épuration, etc.).
Qu'est ce que la Biomasse ?
La biomasse correspond à l’ensemble de la matière organique d’origine végétale ou animale.
Elle est utilisée à des fins énergétiques pour la production d’électricité et/ou de chaleur, voire de froid.
La biomasse : des ressources renouvelables…
L’un des atouts de la biomasse végétale est d’être renouvelable : il n’y a pas de risque de pénurie à plus ou moins long terme, comme c’est le cas pour les énergies fossiles (charbon, pétrole, …). Cette ressource qui peut être produite localement, participe du développement économique en plus de l’autonomie énergétique du territoire.
… qui permettent de lutter contre l’effet de serre
En poussant grâce à la photosynthèse, toutes les essences végétales de la planète absorbent du gaz carbonique (CO2), principal gaz à effet de serre, puis fixent le carbone et rejettent l’oxygène. L’utilisation de la biomasse a ainsi un rôle neutre en termes d’émission de gaz à effet de serre : exploités à des fins énergétiques, les végétaux restituent le carbone stocké durant leur croissance.
Évaluation des gisements mobilisables
L’étude des gisements de biomasse réalisée sur le territoire, a permis de quantifier les ressources et potentiels existants ainsi que les possibilité et contraintes de mobilisation de ces ressources. Les principaux gisements identifiés sont :
- Les 225 000 tonnes de bagasse produites chaque année sont valorisées à 95% ne laissant un gisement résiduel de l’ordre de 10 000 tonnes/an ;
Les filières déchets recouvrent des gisements de biomasse conséquents (50 000 t/an de FFOM, 60 000 t/an de déchets verts, etc.) mais difficiles à capter car très diffus et éparpillés sur le territoire, et compte tenu du déficit d’organisation des filières de collecte et de tri ; - Les résidus agricoles en particulier les pailles de canne à sucre représentent un potentiel important : avec 10 tonnes de MS par hectare après récolte, ce sont plus de 100 000 t/an à l’échelle de la Guadeloupe qui pourraient être récupérées, au moins en partie, en respectant les priorités d’utilisation (alimentation animale, fertilisation, paillage et couverture des sols) et les besoins de restitution au sol. Le schéma régional Biomasse, en cours d’élaboration permettra d’affiner les données.
Pour aller plus loin, vous pouvez télécharger l’état des lieux de la valorisation énergétique de la biomasse en Guadeloupe